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January 14, 2006

La vérité sur le Saint-Prépuce **fr


Où l’on relève une erreur de date et d’autres approximations...
Anthropologue et psychanalyste, Francis Martens révèle – dans Le Monde du 31 décembre 2005 – un nouveau complot ecclésiastique passé inaperçu. Il le fait dans un article brillant, avec ce rien de drôlerie (un peu grivoise, songez : le Saint-Prépuce !) et de méchanceté qui pose l’homme du monde. Il ressort de son enquête que jusqu’en 1970, l’Eglise romaine fêtait le 1er janvier la circoncision du Christ. Un changement de calendrier tout sauf innocent puisque les liturgistes professionnels qui trafiquèrent discrètement la symbolique chrétienne du Premier de l’an commirent rien de moins qu’un « parricide symbolique, un désaveu de filiation ». M. Martens connaît le coupable et le mobile : c’est Paul VI, qui, « avec une habilité toute vaticane », avait uni la cause en beatification du bon pape Jean XXIII à celle du « très contesté Pie XII » et qui achevait le travail par cet escamotage de prépuce pour empêcher que s’accomplisse l’irréparable
: « Entraînée par l’esprit conciliaire, l’Eglise avait failli se réconcilier comme malgré elle avec les juifs. »
Tout cela est bien approximatif. Passons sur le postulat qui voudrait que le 1er janvier ait été le premier jour de l’année pour les chrétiens. Si les livres liturgiques de l’Eglise de Tolède, au VIIe siècle, portent bien la mention « caput anni » on ne semble pas l’avoir trouvée ailleurs et l’on sait qu’en régime chrétien l’année commençait à des dates variables selon les lieux (Annonciation, Pâques, Noël), même si la liturgie finit par la fixer au… premier dimanche de l’Avent. Passons sur l’affirmation péremptoire :
« C’est tout naturellement que la culture, devenue chrétienne, choisit de fixer son “Dies natalis” (la Noël) au point solsticial où triomphait le “Sol invictus” ».
Depuis les travaux du chercheur américain Thomas J. Talley (Les Origines de l’année liturgique, Le Cerf, 1990), les liturges ont appris à y mettre des bémols. Mais sur la fête de la circoncision, il eût été prudent de mener de plus près l’enquête. Lorsque la fête du 1er janvier apparaît, au VIIe siècle, les livres liturgiques romains l’appellent soit Octava Domini [huitième jour après la naissance du Seigneur], soit Natale sanctae Mariae [mémoire de la Vierge Marie]. Ce jour-là, on se rendait en procession à Sainte-Marie du Transtévère pour ce qui est unanimement considéré comme la plus ancienne fête mariale de la liturgie romaine. Bien sûr, il y avait concurrence. Pour contrer les excès des fêtes de Janus célébrées au 1er janvier, certains avaient déclaré cette date jour de jeûne. Le lectionnaire de Capoue (546) mentionne la fête de la circoncision, qui semble être venue des usages de l’Eglise gallicane. Mais Rome mettra encore trios siècles pour intégrer cette nouveauté et mentionner la circoncision dans un office qui comporte (et comportera jusqu’en 1970) une station à Sainte-Marie du Transtévère et des textes à tonalité toute mariale. Guillaume Durand, au XIIIe siècle, écrira en commentant les textes de la fête de la circoncision : « On ne célèbre pas la fête de la circoncision mais la fête de l’octave de Noël (…), la coïncidence de deux fêtes : les couches de la Vierge et l’enfantement du Christ. C’est à cause de cette fête de la bienheureuse Vierge Marie qu’il y a une station à Sainte- Marie, au-delà du Tibre. » Et au début du XVIIe siècle, Gavanti pouvait écrire sans sourciller : « La fête de la circoncision du Christ est récente (…) les antiennes se trouvent être celles de la Vierge Marie ».
C’est en 1960, par un décret de la Sacrée Congrégation des rites, que la fête de la circoncision du Seigneur et du huitième jour de sa naissance fut supprimée et remplacée par la seule mention de l’Octave de la Nativité. Le décret était applicable au 1er janvier suivant. Et voici donc le coupable : ce bon pape Jean XXIII que M. Martens aurait tant voulu voir canoniser par acclamation (« Santo subito ! »). Moins de cinq ans avant (et non après !) la « réconciliation conciliaire » entre l’Eglise et les juifs, la fête de la circoncision était passée à la trappe.
Lorsque le 14 février 1969, le pape Paul VI signa la lettre apostolique Mysterii paschalis celebrationem réformant le calendrier romain, la fête de la circoncision avait cessé d’exister depuis Presque dix ans. Le rétablissement de la fête de la Maternité divine unie à celle du Saint Nom de Jésus avait pour but de se rapprocher des liturgies orientales qui ont toutes une fête mariale liée à Noël et de revenir « aux origines »(souci qui marque la réforme sextopaulienne) et, peut-être implicitement,le souci d’affirmer la primauté romaine en imposant une fête romaine.
M. Martens s’était fixé sur le (saint) prépuce, et l’Eglise le renvoie au bienheureux utérus (koilia) où a été conçu le Sauveur du monde. Elle reprend volontiers la vigoureuse salutation de la femme inconnue dont parle Luc (Lc 11, 27) : « Heureux l’utérus qui t’a porté et les seins que tu as tétés pour s’entendre répondre par le Christ lui-même : “Bien plus heureux ceux qui entendent la Parolede Dieu et qui la gardent.” » a

ALAIN PLANET EST ÉVÊQUE DE CARCASSONNE (AUDE).

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