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January 5, 2006

LeMonde: Pyrrhus à Moscou **fr

Young PutinEn obligeant l’Ukraine à accepter de payer cinq fois plus cher le gaz russe – 230 dollars les 1 000 m3 au lieu de 50 –, Vladimir Poutine a certainement marqué un point. Avec l’usage de l’arme énergétique, il a montré que les anciennes Républiques de l’Union soviétique étaient encore à la merci du grand frère de Moscou. Il a puni les Ukrainiens qui ont eu l’outrecuidance de proclamer leur indépendance et de s’engager depuis un an sur la voie d’une difficile démocratisation avec le soutien des Occidentaux, en particulier des Américains. Mais cette victoire est à courte vue. En taxant l’Ukraine sous prétexte qu’elle a obtenu le statut d’économie de marché, le président russe a surtout montré qu’il faisait fi des accords passés – Gazprom, la société qui détient le quasi-monopole du gaz russe et qui est contrôlée par le Kremlin, avait signé un contrat avec Kiev valable jusqu’en 2009.
En même temps, M. Poutine a lancé un message que les Européens feraient bien de méditer. Malgré leur goût de « l’apaisement », ils auraient tort de se réjouir trop vite qu’une grave crise ait été évitée qui les aurait contraints de choisir entre la puissance renaissante russe et la fragile démocratie ukrainienne. Leur dépendance à l’égard du gaz russe, donc des volontés de Moscou, a été mise en évidence et ce n’est pas parce que l’ancien chancelier allemand a vendu ses services à une filiale de Gazprom que cette vulnérabilité est diminuée. Si l’Union européenne s’accordait sur une politique énergétique commune aux ressources plus diversifiées, la Russie perdrait un de ses moyens de pression.
Au-delà des considérations stratégiques et économiques, M. Poutine a dévoilé, ces derniers jours, le vrai visage de son régime. Son accession à la présidence du G8, le groupe des Etats les plus industrialisés de la planète, qui, à l’origine, ne réunissait que des démocraties, n’abusera que les naïfs. Alliant l’autoritarisme à l’intérieur et l’arbitraire à l’extérieur, le président russe considère son pays comme « encerclé par des démocraties », déstabilisé par d’anciens vassaux qui cherchent à se débarrasser des vestiges du communisme.
Tsariste puis soviétique, la Russie a toujours été obsédée par la création autour d’elle d’une zone tampon la protégeant des influences néfastes. Cette politique
a connu son apogée avec Staline et la création du « camp socialiste » après la seconde guerre mondiale. Mikhaïl Gorbatchev puis Boris Eltsine avaient rompu avec cette tradition en essayant d’intégrer leur pays dans un système politique paneuropéen. Convaincu que la disparition de l’Union soviétique est « la plus
grande catastrophe du XXe siècle », M. Poutine renoue avec la politique des zones d’influence. Ce n’est une bonne nouvelle ni pour ses voisins immédiats ni pour l’ensemble des Européens.

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